Sa formation
La position prise par certains hérétiques a obligé l'Eglise à définir le canon du Nouveau Testament. Deux erreurs opposées menaçaient l'Eglise : celle de Marcion qui rejetait l'Ancien Testament, qu'il attribuait à un autre Dieu que celui de Jésus. Il ne gardait du Nouveau Testament que Luc et Paul (les autres livres lui paraissant trop " juifs "). Pour lutter contre lui, les docteurs de l'Eglise comme Irénée ont affirmé l'inspiration de l'ensemble du Nouveau Testament.
A l'inverse, Montan, se prétendant inspiré par le Saint-Esprit, menaçait d'ajouter aux Ecritures des ouvrages bien postérieurs aux autres. Il a bien fallu que l'Eglise d'alors trace une limite.
La première liste de livres reçus est le " canon de Muratori ", un document latin de 170 environ, malheureusement en mauvais état. Il nous fait connaître quels étaient les livres reçus comme inspirés par l'Eglise de Rome dans la deuxième moitié du IIème siècle. L'épître aux Hébreux n'y est pas citée (l'état du texte ne permet pas de savoir si Jacques et II Pierre sont inclus).
Au début du IIIème siècle, Clément d'Alexandrie a écrit un commentaire sur tous les livres du Nouveau Testament, à l'exception de Jacques, II Pierre et III Jean. Mais Clément reconnaissait comme inspirés le Pasteur d'Hermas et l'Apocalypse de Pierre.
A cette époque, la très grande majorité des Eglises reçoit l'ensemble des livres du Nouveau Testament. Ici et là des doutes subsistent sur tel ou tel livre, principalement Jacques, II Pierre, II et III Jean, mais aussi l'épître aux Hébreux, surtout en occident, alors qu'en Syrie et en Palestine, c'est l'Apocalypse qui est en question. Les autres livres, tels Clément de Rome, Hermas, la Didaché, l'Apocalypse de Pierre sont jugés utiles, mais non inspirés (c'est ce que déclare le grand théologien Origène au IIIème siècle).
Peu à peu, l'accord se fait dans toutes les Eglises sur les livres dont l'autorité est reconnue et ceux qui doivent être rejetés. Au IVème siècle, le Nouveau Testament est définitivement formé. En 367, Athanase d'Alexandrie utilise le terme " canonique " pour désigner les 27 livres du Nouveau Testament. Au concile de Carthage en 397, ces mêmes livres sont déclarés " Ecritures divines ". Il est décrété que seuls ces livres doivent être lus dans les Eglises comme Ecriture Sainte.
Un grand laps de temps s'est écoulé entre la rédaction des livres du Nouveau Testament et la déclaration officielle de l'Eglise reconnaissant leur caractère inspiré (à l'exclusion de tout autre ouvrage). Mais il ne faut pas oublier que l'autorité de ces livres, à quelques exceptions près, s'était imposée à la quasi-totalité des Eglises depuis longtemps déjà. Le concile de Carthage n'a fait que reconnaître un état de fait.
D'après lueur.org de la FEEBF