Dix-neuf siècles se sont écoulés depuis que les apôtres ont écrit les livres du Nouveau Testament. Dieu a permis que ces livres viennent jusqu'à nous à travers une histoire souvent mouvementée. L'histoire de la transmission de la Bible, des origines à nos jours, est un étonnant témoignage à la fidélité de Dieu dans l'accomplissement de son dessein. Il serait merveilleux d'avoir les textes originaux des livres de la Bible, de pouvoir se référer à l'original de l'Evangile de Marc ou de la lettre de Paul aux Romains. Malheureusement, cela ne nous est pas donné. Nous ne possédons que des copies des documents originaux.
Avant l'invention de l'imprimerie au XVIème siècle, tous les livres, donc aussi l'Ancien et le Nouveau Testament devaient être copiés à la main. On peut imaginer le travail que cela représentait, le temps qu'il fallait pour le mener à bien. En Israël, comme chez les autres peuples, cette tâche était le plus souvent confiée à des hommes dont c'était le métier. les scribes (les scribes en Israël avaient aussi d'autres fonctions, en particulier celle d'interprètes du message divin).Les textes bibliques ont principalement été écrits sur du papyrus ou du parchemin (parfois aussi du cuir de moindre qualité que le parchemin), en forme de rouleaux. Ce n'est qu'à partir du IIème siècle de notre ère qu'on a commencé à relier ensemble les feuilles de parchemin ou de papyrus pour en faire des livres comme les nôtres. Un tel livre était appelé " codex ". Les scribes étaient des hommes exercés à ce travail. En Israël, le respect pour le texte sacré les obligeait à redoubler d'attention lorsqu'ils copiaient l'Ecriture Sainte. Ainsi. par exemple, après avoir copié un texte, ils devaient compter le nombre de lettres pour s'assurer qu'il était le même que dans l'original -faute de quoi, la copie devait être détruite ! De tels scrupules sont une garantie de fidélité à l'original. Mais cela n'avait pas que des avantages : puisque la copie était réputée parfaite, il n'était pas jugé nécessaire de garder l'original, surtout s'il était détérioré. L'Eglise des premiers siècles n'avait pas une classe de scribes professionnels. Les Evangiles et les lettres des apôtres étaient recopiées par des chrétiens lettrés avec soin certes, mais pas de la même façon scrupuleuse que les scribes d'Israël. Heureusement, nous le verrons, les manuscrits (textes écrits à la main) du Nouveau Testament sont plus proches de l'original dans le temps que ceux de l'Ancien Testament en notre possession. Malgré toute l'attention apportée par les copistes à leur tâche, il leur arrivait de faire des erreurs. Les manuscrits de la Bible que nous avons, ont été copiés plusieurs siècles après la rédaction de l'original, dans la plupart des cas. Ce sont donc des copies de copies. Pendant un laps de temps aussi long, des erreurs de détail ont pu non seulement être faites, mais ensuite recopiées. |
Si nous ne connaissions qu'un manuscrit de la Bible, il serait impossible de savoir où des erreurs se sont produites. Heureusement, nous avons un grand nombre de manuscrits anciens. En les comparant les uns avec les autres, et en les comparant avec des traductions faites à une époque ancienne, il est possible de détecter des erreurs et de se rapprocher du texte original. C'est le rôle de la " critique textuelle ", à laquelle s'attachent de nombreux savants.
Pendant le Moyen-Age, la Bible a continué à être recopiée à la main principalement dans les monastères (le plus souvent dans la version de Jérôme, la Vulgate). On en faisait des copies très belles, mais très coûteuse. Elle était hors de portée de la majorité des fidèles, à cause de son prix, parce qu'elle n'existait généralement en latin (rarement en grec), parce que l'Eglise de l'époque ne souhaitait pas la mettre entre toutes les mains, enfin parce qu'une grande partie du peuple ne savait pas lire. La Renaissance a amené un regain d'intérêt pour les langues anciennes (grec et hébreu). L'invention de l'imprimerie a grandement facilité la diffusion des livres. La Réforme a remis la Bible au centre de la foi et de la vie des chrétiens et des Eglises. Si le premier livre imprimé par Gutemberg a été une Bible latine, des traductions de la Bible dans la langue du peuple n'ont pas tardé à apparaître : Nouveau Testament de Lefèvre d'Etaples et Bible d'Olivetan en français, traduction de Luther en allemand, traduction de Wycliffe, puis de Tyndale et enfin version du roi Jacques (autorisée) en anglais. La diffusion de la Bible a ensuite connu des hauts et des bas, souffrant en période de léthargie et de tiédeur des Eglises, progressant en période de réveil. La création des sociétés bibliques, accompagnant les réveils surtout au XIXè siècle et le grand mouvement missionnaire moderne, a beaucoup fait pour répandre la Bible dans le monde entier et la mettre à la portée du plus grand nombre. D'après lueur.org de la FEEBF |