Notre mot français " Bible " vient du grec " Biblia ", qui signifie livres (au pluriel). Aujourd'hui, la Bible nous apparaît le plus souvent sous forme d'un seul volume. Mais à l'origine, les différents livres de la Bible ont été écrits séparément, ou sous forme de recueils plus restreints que notre Bible actuelle.
La Bible est donc une bibliothèque de 66 livres de longueur inégale. 39 livres dans l'Ancien Testament, 27 dans le Nouveau. Ces livres ont été écrits puis rassemblés en un seul volume tout au long d'une période de plus de 1500 ans. Un passage du Nouveau Testament nous aide à comprendre ce que pouvait signifier le mot " biblia " pour les premiers chrétiens. Dans sa lettre à Timothée, l'apôtre Paul, qui se trouve en prison, demande à son compagnon de lui apporter " les livres et surtout les parchemins " (2 Timothée 4 :13). Les mots grecs correspondants sont " biblia " et " membrana ". Un " biblion " (au singulier), c'est un livre. On trouve ce mot dans Luc 4 :17 ; Jean 20 :30 ; Apocalypse 1 :11, 5 :l, par exemple. Mais il s'agit en fait d'un rouleau de papyrus (ce qui explique qu'il puisse être écrit " au dedans et au dehors " ; Apocalypse 5 :1 ). Le papyrus peut être considéré comme l'ancêtre du papier. On le fabriquait à partir de roseaux qui poussaient dans les endroits humides, surtout en Egypte. La tige de ce roseau, grosse comme le poignet environ, était coupée en morceaux de 20 à 30 centimètres de long. On les fendait ensuite dans le sens de la longueur pour obtenir de minces rubans. On alignait ces rubans côte à côte, sur une couche d'abord, puis en croisant une seconde couche sur la première. Le tout était humecté de colle et pressé fortement. La feuille de papyrus ainsi obtenue devait encore être polie pour offrir une surface suffisamment lisse. Le papyrus le plus réputé était fabriqué à Byblos. C'est de cette ville (située dans ce qui est aujourd'hui le Liban) que les " Biblia " (livres) tirent leur nom. |
En collant bout à bout dix à vingt feuilles de papyrus, on obtenait un rouleau, comme celui dans lequel Jésus a lu la prophétie d'Esaïe dans la synagogue de Nazareth (Luc 4:17). C'est donc des rouleaux de papyrus que Paul réclame à Timothée. Sans doute s'agit-il de livres de l'Ancien Testament ou de recueils de paroles de Jésus.
Ce n'est que plus tard qu'on a pris l'habitude de coudre ensemble des feuilles de papyrus pour en faire des livres en forme de cahiers, comme ceux que nous connaissons. Dans 2 Timothée 4 :13, Paul parle aussi de " membrana ", c'est-à-dire de parchemins. Le parchemin était fabriqué à partir de peaux de chèvres, de moutons ou de veaux. Ces peaux, débarrassées de leurs poils étaient ensuite polies à la pierre ponce après avoir subi un traitement spécial. Le parchemin de qualité supérieure était appelé " velin " (en peau de veau). Le mot " parchemin " vient de la ville de Pergame, en Asie Mineure (Apocalypse 2:12) qui en fabriquait de grandes quantités, au IIème siècle avant Jésus-Christ. Le parchemin était plus cher que le papyrus. Ce sont donc les chrétiens de langue grecque qui ont donné aux recueils de livres des Saintes Ecritures le nom de "Biblia" . Les chrétiens latins ont adopté le mot, en le mettant au singulier. D'après lueur.org de la FEEBF |